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12 Jan

Taux fixes pour les non-économistes

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Le taux d’intérêt de votre prêt hypothécaire à taux fixe est directement lié au coût de l’argent que la banque vous prête. Les banques empruntent de nombreuses façons différentes, qu’elles prêtent ensuite aux consommateurs. La façon la plus simple de procéder consiste à accepter vos dépôts et à vous verser des intérêts sur votre dépôt – elles vous ont effectivement emprunté de l’argent. Les dépôts des consommateurs sont la source de financement la moins chère des banques.

Le marché obligataire est une autre source importante de fonds. Une banque émet des obligations – elle emprunte de l’argent à des investisseurs – puis prête l’argent à ses clients et profite de la différence entre ce qu’elle paie en intérêts à ses investisseurs et ce qu’elle reçoit en intérêts de ses emprunteurs.

Le coût de cette source de fonds pour la banque est lié au prix des obligations du gouvernement du Canada (GdC). Les obligations du GdC sont considérées comme sans risque et le prix des obligations bancaires est généralement assorti d’une prime de risque supérieure au prix des obligations du GdC.

En prédisant l’évolution du prix des obligations du GdC, nous pouvons prévoir l’évolution des taux d’intérêt fixes pour les consommateurs. Les fluctuations habituelles de l’économie et la répartition des investissements en fonction des risques ont tendance à faire bouger les marchés obligataires. Lorsque les investisseurs éprouvent une augmentation de risque ils achètent des obligations en faveur d’autres actifs, lorsque les investisseurs se sentent plus optimistes et donc moins exposés au risque, les rendements obligataires augmentent, car les investisseurs vendent des obligations pour investir leur argent ailleurs.

Puis vient une pandémie et ce que l’on appelle l’assouplissement quantitatif (AQ), un outil de la Banque du Canada (BdC) destiné à l’aider dans certaines de ses fonctions essentielles, à savoir la stabilité des marchés financiers et un taux d’inflation prévisible et stable. L’assouplissement quantitatif actuel de la Banque du Canada, qui représente près de 4 milliards de dollars par semaine en interventions sur les marchés obligataires à moyen terme, contribue de manière significative à maintenir les taux fixes à un faible niveau.

Au début, le programme d’assouplissement quantitatif portait sur la liquidité et la stabilisation du marché. L’accent a été déplacé et il s’agit maintenant pour la Banque du Canada de maintenir son mandat en matière d’inflation. En maintenant des taux bas et en encourageant les consommateurs et les entreprises à emprunter pour fournir des capitaux à l’économie sous forme de dépenses et d’investissements en biens et services. L’économie étant ravagée par une pandémie, l’économie a besoin d’argent bon marché et le programme d’assouplissement quantitatif maintient des taux d’intérêt bas, ce qui encourage l’emprunt, les dépenses et l’investissement.

À mesure que l’économie s’améliore et que l’emploi commence à revenir à la normale ou à la nouvelle normale, car il est clair que cette période de pandémie aura des effets durables sur notre façon de travailler, ce programme d’AQ commencera à s’essouffler. On ne s’attend pas à ce que cela se produise très bientôt. Ainsi, même si l’économie s’améliore grâce à l’introduction généralisée des vaccins Covid19, la BdC maintiendra très probablement son programme AQ afin de garantir que la reprise ne s’essouffle pas. Par conséquent, les faibles taux actuels ne disparaîtront pas très bientôt.